[ 포럼디앤피 | 연구부 ] ToDo_Data Collection-파리 노트르담 대성당, 건축가들에게서 복원가들에게로-전시회 아카이브 (1차 수집)

NOTRE-DAME DE PARIS

DES BÂTISSEURS AUX RESTAURATEURS

전시회 < 파리 노트르담 대성당, 건축가들로부터 복원가들에게로 >

Une exposition coproduite par la Cité de l'architecture et du patrimoine et l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Avec le soutien du ministère de la Culture - Direction régionale

des affaires culturelles d'Ile-de-France


Cité de l'architecture et du patrimoine

Catherine Chevillot, présidente

Luc Lièvre, directeur général délégué

Elisabeth Letellier-Saillant, directrice déléguée adjointe

Corinne Bélier, directrice du département des Collections et du musée des Monuments français


Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Le général d'armée Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président de la République, président de l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris Philippe Jost, directeur général délégué Sébastien Faure, directeur des opérations Jonathan Truillet, directeur adjoint des opérations

Maryline Guiry, secrétaire générale Philippe Casset, secrétaire général adjoint

Marie Yanowitz-Durand, directrice de la communication, du développement et de la programmation culturelle

L'EXPOSITION

Commissariat

Isabelle Marquette, conservatrice du patrimoine, responsable de la galerie des moulages et des peintures murales,

Cité de l'architecture et du patrimoine

Lisa Bergugnat, responsable de la programmation et de la médiation culturelle, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris


Scénographie

Atelier Maciej Fiszer-Hanna Skapska, cheffe de projet

Avec Atelier Bastien Morin-Lucie Soquet, cheffe de projet, graphisme

et le Studio 10-30-Léopold Mauger, éclairage


Coordination et réalisation

Cité de l'architecture et du patrimoine

Myriam Feuchot, directrice de la production des expositions

Anne Roumet, cheffe de projet, avec Agnès Herpin, chargée de production

Petra Fedorikova et Bérangère Meillat, régisseuses des œuvres

Dominique Breemersch, régisseur

Avec Jérôme Richard, responsable du pôle diffusion

des données numériques, et Valentine Giret, cheffe de projet numérique

Laetitia Antonini, responsable de la régie des collections, et Denis Bouvier,

adjoint à la régie des collections, musée des Monuments français


Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Lisa Bergugnat, responsable de la programmation

et de la médiation culturelle

Daphné Boissonnet, chargée de mission juridique et financière


Audiovisuels

Entretiens filmés conduits par Lisa Bergugnat et Isabelle Marquette

Le maître d'ouvrage

Jean-Louis Georgelin, représentant spécial du président

de la République et président de l'Établissement public chargé

de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Le maître d'oeuvre

Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques

in charge de Notre-Dame de Paris

Réalisation: Julien Borel, chargé de projets audiovisuels

© Cité de l'architecture et du patrimoine, 2022


Extraits de films

La sécurisation de la cathédrale

Réalisation: AMP interactive, 2019

©Établissement public chargé de la conservation et de la restauration

de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Les données numériques de la cathédrale: la modélisation

de la cathédrale et la numérisation des claveaux

Réalisation: Groupe de travail «Données numériques-accompagnement scientifique du chantier de Notre-Dame de Paris Centre national

de la recherche scientifique (CNRS), 2021

Notre-Dame de Paris, vaisseau de pierre et de fer (extraits) Réalisation: Pierre de Parscau Centre national de la recherche scientifique (CNRS), 2021

Les métiers d'art du chantier de restauration: serrurier, dinandier, restaurateur de peintures murales, restaurateur de peintures de chevalet, maître verrier, facteur d'orgues

Réalisation: Studio 77. Avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller, mécène des métiers d'art et de la restauration de Notre-Dame de Paris

© Fondation Bettencourt Schueller/Studio 77/Établissement public chargé

de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, 2021-2022


Lecture d'extraits de textes

Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831

Théophile Gautier, < Notre-Dame», dans La Comédie de la mort, 1838,

et Soleil couchant, vers 1830

Gérard de Nerval, Notre-Dame de Paris », dans Odelettes, 1834

Mark Twain, Le Voyage des innocents. Un pique-nique dans l'Ancien Monde, trad. Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte, 1982

Lus par Lisa Bergugnat, Brieuc Clerc, Aurélie Cottais, Jean-Marc Hofman

et Isabelle Marquette. Réalisation: Stéphane Huray, régisseur audiovisuel ©Cité de l'architecture et du patrimoine, 2022


Extrait musical

<Sanctus », extrait de la messe Salve Regina

Compositeur: Yves Castognet; grand orgue: Olivier Latry; orgue de choeur:

Yves Castagnet; chant: Maîtrise Notre-Dame de Paris; chef de choeur: Lionel Sow

© Musique sacrée à Notre-Dame de Paris/Editions Hortus, 2007


Textes

Écriture

Isabelle Marquette, conservatrice du patrimoine,

responsable de la galerie des moulages et des peintures murales,

Cité de l'architecture et du patrimoine, et Lisa Bergugnat, responsable de la programmation et de la médiation culturelle, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris


Supervision rédactionnelle

Philippe Jost, directeur général délégué, et Jonathan Truillet, directeur adjoint des opérations, Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris


Relecture

Adrien Malcor


Traduction anglaise

Gila Walker


Mise en œuvre


Régie des œuvres

Augustin Laforêt et Célia Santi, restaurateurs des collections

Atelier Julien Fourrey, encadrement

Atelier MASC, soclage

Bovis Fine Art, transport et installation des œuvres


Dispositif scénographique

MPI Action, construction

L'Atelier, impression numérique

Aplastic94, usinage PMMA

Pixeolab, Joël Thomas, installation audiovisuelle

Delta Production, installation et réglages des éclairages 


Crédits

Tous les crédits sont indiqués dans les cartels de l'exposition.

PRÊTEURS

Collections publiques

Direction régionale des affaires culturelles d'lle-de-France

Établissement public chargé de la conservation et de la restauration

de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Médiathèque du patrimoine et de la photographie/Centre de recherche sur les monuments historiques (dépôt à la Cité de l'architecture et du patrimoine)


Collections privées

Ateliers Perrault

Entreprise SOCRA

MÉDIATION

Cité de l'architecture et du patrimoine

Fanny Servole, directrice des publics

Aurélie Cottais, Claire Munuera-Ducoq, Enora Prioul, Pauline Robert, cheffes de projet médiation culturelle

Mathilde Châtelet, coordinatrice, responsable administrative et production


Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Lisa Bergugnat, responsable de la programmation

et de la médiation culturelle

Camille Rogé, chargée de programmation

et de médiation culturelle

Eleonora lacovissi, chargée de médiation culturelle

et de développement des publics

COMMUNICATION

Cité de l'architecture et du patrimoine

Daphné Blouet, directrice de la communication, développement et mécénat

Malika Poplawski, adjointe à la communication

Sophie Vargas, assistante de la direction; Yawata Coma, directeur artistique; Julie Gelé, c é, communication numérique: Paloma-Océane Cedille, mécénat; Caroline Loizel, relations presse

Avec Laura Sergeant, Agence 14 Septembre


Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Marie Yanowitz-Durand, directrice de la communication, du développement et de la programmation culturelle

Frédérique Meyer, responsable des relations presse et des partenariats médias Albane Gauvain, attachée de presse

Ariane Hilleret de Laulanié, chargée de mécénat, de partenariats et d'événements Marine Aubert Tchidemian, chargée de communication numérique

Brieuc Clerc, chargé de communication et de rédaction

Romaric Toussaint, chargé de production audiovisuelle

REMERCIEMENTS

Marie-Hélène Didier, conservateur général du patrimoine, conservateur des monuments historiques, Direction régionale des affaires culturelles d'lle-de-France

Florence Mousset, ingénieure d'études, Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France

Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques

en charge de Notre-Dame de Paris depuis 2013


L'ensemble des entreprises, artisans, compagnons et chercheurs engagés dans ce chantier hors norme, et en particulier les personnes suivantes ayant contribué à l'exposition:

Elise Bailleul, maître de conférences en histoire de l'art du Moyen Age

à la faculté des humanités de Lille, membre du groupe de travail Pierre »

Jean-Louis Bidet, directeur commercial des Ateliers Perrault

Richard Boyer, directeur de SOCRA

Olivier Chevron, facteur d'orgues et gérant de l'Atelier Cattiaux-Chevron successeur

Livio De Luca, directeur de recherche au CNRS, coordinateur du groupe

de travail Données numériques »

Yves Gallet, professeur d'histoire de l'art du Moyen Âge à l'université Bordeaux-Montaigne, coordinateur du groupe de travail Pierre>

Alexis Komenda, photographe au C2RMF

Maxime L'Héritier, maître de conférences en histoire médiévale à l'université Paris-VIII, coordinateur du groupe de travail Métal

Ariane Néroulidis, chargée de médiation scientifique au laboratoire

“Modèles et simulations pour l'architecture et le patrimoine” du CNRS

Flavie Serrière Vincent-Petit, restauratrice de vitraux, maître verrier et présidente de la Manufacture Vincent Petit


PARTENAIRES MÉDIAS

PARIS PREMIERE

TOUTE L'HISTOIRE

LACROIX

TV5MONDE

arte

BFM TV

connaissance des arts

Le Parisien

INTRODUCTION

NOTRE-DAME DE PARIS, DES BÂTISSEURS AUX RESTAURATEURS

Chef-d'œuvre de l'architecture gothique, symbole du patrimoine français, édifice cultuel éminent, Notre-Dame de Paris est l'un des monuments les plus emblématiques du paysage culturel mondial. L'incendie qui l'a frappée le 15 avril 2019 a touché au cœur les Français et le monde entier. Pour que la cathédrale demeure le cœur de l'île de la Cité et de Paris, un grand chantier s'est ouvert immédiatement après le sinistre, afin qu'elle soit rendue à tous les pèlerins et visiteurs du monde entier en 2024, conformément à l'objectif fixé par le président de la République le soir de l'incendie. C'est ce chantier hors norme, et ses liens avec les chantiers précédents qui ont forgé l'apparence et l'histoire de Notre-Dame de Paris, qu'invite à découvrir cette exposition. Elle est coproduite par la Cité de l'architecture et du patrimoine et par l'Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Du chantier médiéval au chantier actuel, en passant par la grande restauration opérée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, elle présente les prouesses architecturales et les savoir-faire mis en œuvre au cours des siècles. Cette exposition a pour vocation de faire découvrir certains des travaux, des techniques et des métiers aujourd'hui mobilisés au chevet de Notre-Dame de Paris, tout en mettant en lumière les liens intrinsèques qu'entretient le chantier actuel avec les chantiers passés.

CITÉ DE L'ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE

Le musée de la Cité de l'architecture et du patrimoine a été créé par Viollet-le-Duc, qui fut l'architecte restaurateur de Notre-Dame au XIXe siècle. Il offre aujourd'hui un parcours à travers mille ans d'architecture. Sa célèbre galerie des moulages présente, à l'échelle 1, les chefs-d'œuvre des monuments romans et gothiques, écrin magnifiquement adapté à l'exposition.

Créée en 2004 et ouverte en 2007, la Cité rassemble, autour de << l'objet architecture », un musée, un centre d'archives, une bibliothèque, un centre de création architecturale et l'École de Chaillot, qui forme les architectes du patrimoine. Elle a pour mission de diffuser la connaissance, les enjeux et l'actualité du patrimoine et de l'architecture.

ÉTABLISSEMENT PUBLIC CHARGÉ DE LA CONSERVATION ET DE LA RESTAURATION DE LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PARIS

La loi du 29 juillet 2019 promulguée à la suite de l'incendie de la cathédrale prévoit la création d'un Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, et définit ses attributions. Cet établissement a pour principale mission d'assurer la conduite, la coordination et la réalisation de l'ensemble des opérations de conservation et de restauration de la cathédrale. À ce titre, il est le maître d'ouvrage de ces opérations. Il entre en fonction le 1er décembre 2019.

Il a également pour mission de mettre en valeur le chantier et les métiers qui y sont mobilisés. Pour cela, il élabore et met en œuvre des programmes culturels, éducatifs et de médiation à destination de tous les publics, ainsi que des actions de valorisation des métiers d'art et du patrimoine.

1 UN CHANTIER HORS DU COMMUN AN UNCOMMON UNDERTAKING

Le 15 avril 2019, un violent incendie touche au cœur Notre-Dame, cathédrale de Paris depuis près de 850 ans, icône du patrimoine français et monument le plus fréquenté d'Europe. Sa charpente en bois, édifiée en grande partie au XIIIe siècle, et sa flèche, construite par Eugène Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ont été détruites, emportant dans leur chute une partie des voûtes. Le soir même de l'incendie, le président de la République annonce l'ouverture d'une souscription nationale pour reconstruire Notre-Dame de Paris, puis fixe l'objectif de rouvrir la cathédrale en 2024. Un élan de générosité sans précédent -845 millions d'euros de dons, 340 000 donateurs issus de 150 pays - permet de financer l'ensemble des travaux. Une loi votée à l'été 2019 prévoit la création d'un établissement public, mis en place le 1er décembre de la même année. Sa mission première est d'assurer la restauration de la cathédrale.

Un vaste chantier s'ouvre alors, mobilisant artisans et compagnons venus de toute la France. Sous la conduite des équipes de l'établissement public maître d'ouvrage et des architectes en chef des monuments historiques maîtres d'œuvre, tous sont à pied d'œuvre pour sauvegarder puis restaurer l'édifice. Notre-Dame de Paris retrouvera son architecture disparue dans l'incendie, sa flèche, sa charpente et ses voûtes, dans le respect de ses matériaux d'origine. De plus, grâce aux restaurations et nettoyages intérieurs, les visiteurs et les fidèles du monde entier redécouvriront en 2024 la beauté de ses pierres, de ses décors et de son mobilier d'art.

1.1 LA SÉCURISATION DE LA CATHÉDRALE

Dès le lendemain de l'incendie, les services de l'État et les architectes, aidés de quelques entreprises, conduisent les interventions les plus urgentes et évacuent les œuvres d'art. Le grand vaisseau, jonché de décombres, menacé d'effondrement, est inaccessible pour de nombreux mois. Il faut établir un état des lieux des dégâts et programmer les travaux de mise en sécurité, dans un environnement empoussiéré de plomb.

Pendant plus de deux ans, une vaste mobilisation permet d'assurer le succès d'opérations complexes, telles que le démontage de l'immense échafaudage sinistré qui entourait la flèche, la dépose du grand orgue, le déblaiement et le tri des vestiges de l'incendie, l'étaiement des arcs-boutants ou le montage d'échafaudages permettant de poser des cintres en bois sous les voûtes. Les nombreux périls qui pesaient sur le monument sont levés un à un.

À l'été 2021, l'établissement public peut annoncer la fin de la phase de sécurisation: la cathédrale est sauvée et prête à accueillir les premiers travaux de restauration.

1.2 COMMENT RESTAURER NOTRE-DAME

L'étude de restauration de la cathédrale est commandée début 2020 par l'établissement public aux architectes en chef des monuments historiques en charge du monument. Le projet prévoit de restituer à l'identique les parties disparues lors de l'incendie, dans leurs matériaux d'origine : le bois de chêne pour les charpentes, la pierre pour les voûtes, le plomb pour les couvertures et leurs ornements. Il comprend aussi un nettoyage complet des intérieurs.

Ce projet est approuvé à l'unanimité par la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture en juillet 2020. Il est conforme aux principes de restauration des monuments historiques, tels qu'énoncés dans la Charte de Venise (1964)

et le Document de Nara sur l'authenticité (1994), tous deux adoptés par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) dépendant de l'Unesco.

Ainsi, à l'issue des travaux en 2024, la cathédrale donnera à voir son architecture extérieure retrouvée et fera découvrir la beauté de ses espaces intérieurs nettoyés et restaurés.

1.3 L'ACCOMPAGNEMENT SCIENTIFIQUE DU CHANTIER

Dès le lendemain de l'incendie, les archéologues de la direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France se mobilisent pour assurer le tri et l'inventaire des vestiges présentant un intérêt patrimonial ou scientifique. À partir de l'étude de ces vestiges, un vaste chantier scientifique est ouvert.

Il rassemble de nombreux chercheurs, coordonnés par le Centre national de la

recherche scientifique (CNRS) et le ministère de la Culture dans l'objectif d'approfondir les connaissances sur Notre-Dame de Paris et d'éclairer le projet de restauration.

Le chantier scientifique se compose de neuf groupes de travail :

Le groupe Acoustique travaille à retrouver l'acoustique de l'édifice aux différents moments de son histoire et à documenter les sons du chantier.

•Le groupe Bois et charpente analyse les vestiges de bois.

• Le groupe Décors monumentaux passe en revue l'ensemble du décor peint et sculpté. •Le groupe Émotions-mobilisations s'interroge sur les réactions suscitées par l'incendie auprès du public et ce qu'elles disent de notre rapport au patrimoine. • Le groupe Métal étudie le fer et le plomb présents dans l'édifice.

• Le groupe Numérique a pour but d'agréger l'ensemble des données numériques disponibles de la cathédrale afin d'accompagner la restauration.

• Le groupe Pierre aide aux diagnostics des pierres encore en place et nourrit la connaissance du processus de construction. •Le groupe Structures procède à une évaluation structurale de la cathédrale et s'intéresse à l'impact du feu,

de l'eau ou du vent sur ses matériaux.

• Le groupe Verre contribue par ses études à

la compréhension des vitraux de Notre-Dame,

tant dans leur processus de fabrication

que dans la perspective de leur restauration.

1.4 LES CARACTÉRISTIQUES DU CHANTIER

Patrimoine mondial de l'humanité, Notre-Dame de Paris tient une place particulière dans le cœur des Français et dans le monde entier, comme en témoignent l'émotion et l'élan de générosité suscités par l'incendie. Près de 340 000 donateurs issus de 150 pays se sont aussitôt mobilisés, réunissant plus de 845 millions d'euros. Cette philanthropie sans précédent permettra de rebâtir la cathédrale en cinq ans. Ce délai de cinq ans, fixé par le président de la République, est un défi, compte tenu du volume de travaux à conduire au meilleur niveau de qualité patrimoniale. Cette ambition est partagée par tous les acteurs de la restauration et constitue un facteur de mobilisation essentiel au dynamisme du chantier.

La cathédrale a occupé dans le monde entier la une de l'actualité dans les semaines qui ont suivi le sinistre. Depuis, l'intensité de la médiatisation ne se dément pas : le chantier de restauration continue aujourd'hui de susciter un fort intérêt.

2 COMPRENDRE POUR RECONSTRUIRE: LES CHANTIERS HISTORIQUES

Si l'incendie a causé des pertes irrémédiables, le chantier qui s'est ouvert à sa suite est une occasion unique de plonger dans l'histoire de la cathédrale et de révéler ses secrets, inaccessibles jusqu'à aujourd'hui. Depuis près de 850 ans, Notre-Dame raconte son histoire monumentale au sein d'une histoire collective. Cathédrale au cœur de la capitale du royaume de France, elle est, depuis sa reconstruction au XIIe siècle, l'un des édifices- manifestes de l'art gothique. Il faut presque 200 ans pour achever le monument.

Sous Louis XIV au début du XVIII° siècle, de grands travaux sont entrepris dans le chœur de la cathédrale, modifiant ainsi sa physionomie, la parant de sculptures et de marbres colorés. Puis, dégradée par les destructions révolutionnaires et un défaut d'entretien, Notre-Dame est restaurée sous l'égide d'Eugène Viollet-le-Duc au XIX® siècle.

Autant de tranches de vie qu'historiens, architectes, historiens d'art, archivistes, archéologues et scientifiques se sont attachés à écrire et à documenter. Pour les époques anciennes, les sources écrites et matérielles sont rares mais pas absentes. Pour les périodes plus récentes, les témoignages sont plus abondants. Les acteurs du chantier d'aujourd'hui s'appuient sur cette histoire afin de pouvoir situer ce qu'ils observent dans la cathédrale où ces périodes se côtoient et se superposent. Et réciproquement, les observations des scientifiques sur le chantier d'aujourd'hui viennent enrichir ce que l'on connaissait jusqu'ici de l'histoire de la cathédrale.

2.1 NOTRE-DAME, FLEURON DE L'ARCHITECTURE GOTHIQUE

La construction de la cathédrale actuelle est initiée au XII° siècle par l'évêque Maurice de Sully et s'achève environ 150 ans plus tard, au début du XIV® siècle. Ce chantier modifie considérablement la silhouette de l'île de la Cité, à une époque où Paris s'affirme comme capitale du royaume.

Notre-Dame de Paris constitue l'un des joyaux de l'architecture gothique. La cathédrale incarne l'avènement et le perfectionnement de prouesses techniques et artistiques. L'emploi de la croisée d'ogive et le recours aux arcs-boutants pour renforcer l'édifice permettent l'élévation d'un monument vaste et lumineux, résolument innovant. La première pierre est posée en 1163. Dès la fin du siècle, le chœur et la nef sont sortis de terre. Dans les années 1220-1230, alors que la façade se dote de ses deux tours et se pare de sculptures, il est décidé de modifier le parti original. Les fenêtres hautes sont agrandies pour inonder la cathédrale de lumière. La charpente, surnommée « la forêt », est alors reconstruite. Vers le milieu du XIIIe siècle, le transept, avec ses grandes roses, est érigé par les architectes Jean de Chelles et Pierre de Montreuil. La flèche médiévale s'élève à partir des années 1250. Enfin le chevet est complété d'une couronne de chapelles qui lui donne sa physionomie actuelle.

2.2 UNE PRISE DE CONSCIENCE PATRIMONIALE

Au début du XIXe siècle, la cathédrale menace de tomber en ruines. La Révolution française a entraîné de nombreuses destructions. Les statues de la galerie des rois qui ornaient la façade ont disparu, le trésor et les sculptures en métal ont été fondus. La flèche médiévale a été démantelée, non par volonté de la détruire mais parce qu'elle risquait de s'effondrer. Le monument présente une vétusté que les décors éphémères mis en place pour le sacre de Napoléon 1er en 1804 peinent à dissimuler. Quelques années plus tard, en 1831, Victor Hugo publie son roman Notre-Dame de Paris. Au fil des pages, il fait de la cathédrale une héroïne martyre du temps et des hommes, décrivant abondamment le monument et sa dégradation. L'écrivain n'est pas le seul à s'émouvoir du péril dans lequel se trouve l'édifice. En 1842, une pétition est lancée pour sauver le monument. Parmi les signataires se trouvent des intellectuels, artistes et érudits, dont le peintre Jean Auguste Dominique Ingres et bien sûr Victor Hugo lui-même. Ce cri du cœur est entendu, et dès l'année suivante un concours est lancé pour la restauration de Notre-Dame.

2.3 LE CHANTIER DE RESTAURATION AU XIXE SIÈCLE

En 1843, les lauréats du concours lancé pour la restauration de Notre-Dame

de Paris sont deux architectes férus de Moyen Âge et sensibles à la conservation

du patrimoine: Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc.

Le chantier de restauration dure 20 ans et concerne toutes les parties de l'édifice, du gros œuvre jusqu'aux éléments de décor et aux objets d'orfèvrerie du trésor.

Il est possible de suivre étape par étape le déroulé des opérations grâce

aux journaux tenus scrupuleusement par les inspecteurs des travaux. Les relevés, dessins ou croquis que Viollet-le-Duc réalise montrent une inlassable curiosité pour le monument et ses secrets de conception. L'architecte est soucieux de respecter le savoir-faire des artisans du Moyen Âge, et le chantier de restauration de Notre-Dame permet de remettre au goût du jour certaines techniques tombées en désuétude. Cependant, ce souci archéologique ne s'apparente pas toujours à un maintien du monument dans son état originel. Viollet-le-Duc a ainsi pu recourir à sa riche inventivité pour créer des éléments qui n'existaient pas mais qui contribuaient, dans sa pensée, à recréer un monument idéal du Moyen Âge.

3 LA RESTAURATION D'AUJOURD'HUI ET SES MÉTIERS


Pour restaurer Notre-Dame de Paris, de nombreux métiers d'art et du patrimoine et des savoir-faire très pointus de toutes spécialités sont nécessaires. Ce chantier d'exception doit faire appel aux meilleurs compagnons et aux meilleurs artisans d'art. Plus d'une centaine d'appels d'offres ont été passés par l'établissement public, en lien avec les architectes, afin de recruter les talents et compétences nécessaires.

Dès le début de l'année 2021, la récolte des chênes nécessaires à la restitution des charpentes est engagée. Quelques mois plus tard, en septembre, le grand orgue entre en restauration dans trois ateliers de facteurs d'orgues du Sud de la France, tout comme les tableaux - dont les célèbres Mays - dans un site dédié en Île-de-France.

Au printemps 2022, ce sont les nettoyages et restaurations intérieures qui débutent, mobilisant de nombreux artisans d'art: restaurateurs de décors peints, de sculptures, ferronniers, doreurs, ébénistes, travaillant sur place ou dans leurs ateliers dans toute la France. À l'été 2022, les travaux de restauration de la flèche et du transept sont lancés. Ils mobilisent des compagnons maçons, charpentiers, couvreurs et ornemanistes, et sont suivis par les travaux de la nef et du chœur. Au plus fort du chantier de restauration, près d'un millier de personnes collaborent sur l'île de la Cité et partout en France afin de restaurer Notre-Dame pour 2024.

3.1 LES SCULPTURES DE LA FLÈCHE

Les sculptures des apôtres et des évangélistes sont les derniers vestiges de la flèche de Viollet-le-Duc. Lors de l'incendie, elles étaient déposées pour être restaurées, ce qui les a sauvées. Leur restauration, conduite sous la maîtrise d'ouvrage de la direction régionale des Affaires culturelles d'Île-de-France, s'est achevée à l'été 2021.

La première étape a consisté à déterminer la composition précise des sculptures par analyse de prélèvements. Malgré leur exposition aux intempéries depuis plus de 150 ans, elles étaient dans un état de conservation correct. Les armatures internes en fer étaient en revanche corrodées, nécessitant leur remplacement partiel. Les feuilles de cuivre ont été nettoyées par microgommage. Cette technique consiste à projeter à haute vitesse des grains très fins sur la surface de l'œuvre afin d'enlever la couche supérieure corrodée de l'épiderme et de retrouver le métal d'origine. Une nouvelle patine a ensuite été appliquée pour redonner à l'œuvre la teinte du bronze, son aspect d'origine. Une cire permet enfin de protéger et d'imperméabiliser la surface.

3.2 LES CHARPENTES

La flèche de Viollet-le-Duc et la charpente médiévale de la nef et du chœur, surnommée " la forêt ”, ont totalement disparu lors de l'incendie. Elles seront entièrement restituées dans leur matériau d'origine : le bois de chêne massif. À cet effet, la récolte de mille chênes, dont une dizaine de dimensions exceptionnelles, a débuté au début de l'année 2021 afin de restituer la charpente de la flèche et des bras du transept, reconstruite à partir du début de l'année 2023 selon le dessin de Viollet-le-Duc. Mille chênes supplémentaires sont nécessaires à la restitution de la charpente du grand comble de la nef et du chœur, reconstruite selon le dessin médiéval. L'ensemble de ces chênes est issu de forêts publiques et privées réparties sur tout le territoire.

Les couvreurs installent la couverture en plomb et les nombreux ornements de la flèche au fur et à mesure de la construction de la charpente. De nouveaux dispositifs de protection anti-incendie sont installés dans les combles reconstruits pour prévenir tout nouveau départ de feu.

3.3 LES SONS DE NOTRE-DAME

Composé de 115 jeux et de 8 000 tuyaux, le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris compte parmi les plus grands d'Europe. Épargné par le feu et l'eau, il a été fortement empoussiéré lors de l'incendie. En vue de son nettoyage, il est déposé pièce par pièce dès 2020, à l'exception de certaines parties trop imposantes ou fragiles pour être transportées. Cette opération a nécessité l'intervention d'une équipe de onze facteurs d'orgues.

Le nettoyage et la restauration de l'orgue commencent à l'automne 2021, dans trois ateliers de facteurs d'orgues situés en Corrèze, dans l'Hérault et dans le Vaucluse. Les plus grands tuyaux de façade et soufflets, ainsi que le buffet, sont restaurés sur place. Le grand orgue sera remonté en début d'année 2024 pour être harmonisé. Cette opération durera six mois et se déroulera de nuit, car l'harmonisation requiert un silence total.

3.4 LES VITRAUX

Notre-Dame possède près de 3 000 m2 de vitraux, d'époques et de styles différents. Peu touchés par l'incendie, ils en ont tout de même subi les conséquences, ainsi que celles inévitables du temps, en raison notamment d'un fort empoussièrement et encrassement.

Pendant la phase de sécurisation, les maîtres verriers déposent à titre préventif les baies hautes de la cathédrale, situées dans la nef et le chœur. Elles sont restaurées dans neuf ateliers de maîtres verriers, dont huit répartis sur l'ensemble du territoire français et un en Allemagne, à Cologne. Chaque atelier assure le nettoyage, la restauration et la repose des vitraux qui lui ont été confiés. Les vitraux de la sacristie qui abritait le trésor avant l'incendie sont, eux aussi, déposés pour être nettoyés et restaurés avant le retour du trésor en 2024.

La restauration des baies hautes et le nettoyage des vitraux restés en place redonneront à la cathédrale Notre-Dame de Paris une luminosité disparue depuis des décennies.

3.5 LES TABLEAUX

Notre-Dame de Paris abritait dans ses murs 22 tableaux, dont 13 Mays.

Les Mays de Notre-Dame sont des tableaux de grand format commandés par

la corporation des orfèvres parisiens, qui offrait chaque 1" mai un tableau

à Notre-Dame. Soixante-treize Mays ont ainsi été réalisés entre 1630 et 1707

par les grands peintres français de l'époque.

Dans les heures qui ont suivi l'incendie, ces oeuvres ont été mises à l'abri

et stockées hors de la cathédrale en attendant leur restauration en atelier.

Les restaurateurs commencent par établir un diagnostic de l'état des tableaux

avant de les restaurer. Ces œuvres reprendront ensuite leur place dans la cathédrale. Cette opération est menée sous la maîtrise d'ouvrage de la direction régionale des Affaires culturelles d'Ile-de-France.


2023.5.8
디렉터, 책임 연구원_ 이 인 기
연구원_ 김 세 웅


( 연구 및 상업용도 활용시 출처를 밝히고 사용하기 바랍니다)
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